16 Avr L’Application Qui Aide À Guérir Le Paludisme En Jouant Sur Mobile
Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, plus de 3 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, sont exposées à la possibilité d’être infectées par le paludisme. Les zones à risques sont réparties sur 97 pays du monde sur quatre continents (Afrique, Amérique du Sud, Asie et Océanie) et, en 2015, 214 millions de cas ont été diagnostiqués, qui, selon différentes estimations, ont tué près d’un demi-million de personnes. Malgré les progrès réalisés au cours des dernières décennies, le paludisme reste l’une des maladies les plus dévastatrices qui soient. La transmission du paludisme par la piqûre du moustique femelle anophèle rend son éradication très difficile dans les zones endémiques, en particulier en Afrique subsaharienne, où se situe le taux de mortalité le plus élevé dû à cette cause. Des chiffres qui pourraient être considérablement réduits avec un diagnostic précoce de la maladie. Personne ne s’attendait à ce que la solution puisse être trouvée dans quelque chose d’apparemment aussi éloigné du monde de la médecine qu’un jeu vidéo. Pour avoir cette idée, il fallait un scientifique avec une touche iconoclaste ou, comme il se définit lui-même, antidisciplinaire. Ce scientifique, c’est l’espagnol Miguel Luengo, qui a eu la bonne idée de voir grand: si environ un milliard de personnes jouent régulièrement à des jeux vidéo et 70% le font depuis un téléphone portable, pourquoi ne pas utiliser tout ce potentiel humain pour aider ceux qui en ont besoin? C’est ainsi qu’est né MalariaSpot, un jeu pour smartphone dans lequel des milliers de personnes identifient les parasites du paludisme sur des images numérisées d’échantillons de sang réels. L’efficacité de la méthode est comparable au diagnostic d’un professionnel et permet de détecter le paludisme chez les patients n’ayant pas accès à un système médical adéquat. Luengo, ingénieur en télécommunications titulaire d’un doctorat en génie biomédical, a reçu l’année dernière le prix MIT Innovators Under 35 Award pour ce projet qui “combine gamification et responsabilité sociale”. Un développement qui a encore un long chemin à parcourir, puisque, comme l’affirme le scientifique espagnol, ce même système peut être utilisé avec d’autres maladies comme la tuberculose. Texte: José L. Álvarez Cedena #elfuturoesone